Tout n’est pas bon dans le café ! (ce que vous devez savoir)

Boire du café présente de nombreux avantages, par exemple la réduction du risque de démence et de diabète de type 2, voire l’allongement de la durée de vie. Cependant, il contient un ingrédient que vous devez absolument connaître… Et qui devrait même vous inquiéter si vous buvez des substituts de café ou du café instantané. Ce produit chimique est totalement inodore, mais y être surexposé peut endommager votre système nerveux. Quel est donc ce produit chimique potentiellement dangereux ?

Qu’est-ce que l’acrylamide et comment se retrouve-t-il dans votre café ?

Les grains de café fraîchement cueillis sont naturellement de couleur pâle. Ce n’est qu’après avoir été torréfiés qu’ils prennent cette teinte brune profonde et développent cet arôme unique que nous associons souvent au confort et aux matinées productives. Mais, malheureusement, lors du processus de grillage, divers dérivés se forment, parmi lesquels l’acrylamide.  En 2002, une équipe de chercheurs suédois de l’université de Stockholm a étudié les réactions chimiques des aliments chauffés. Ils ont découvert que certains aliments formaient un composé chimique appelé acrylamide, qui le résultat d’un phénomène connu sous le nom de réaction de Maillard. La réaction de Maillard est un processus très complexe qui se produit lorsque des sucres et des protéines sont exposés à la chaleur.

D’après la Food & Drug Administration (FDA) américaine, ce composé se développe à cause des acides aminés et des sucres présents dans certains aliments au cours de certains types de cuisson à haute température, notamment le rôtissage, la friture et la cuisson au four. D’autres procédés de cuisson tels que la cuisson à la vapeur ou l’ébullition ne provoquent normalement pas la formation d’acrylamide. Ce composé cristallin blanc et inodore se trouve principalement dans les aliments végétaux tels que les céréales, les pommes de terre et le café. L’acrylamide est généralement utilisé pour fabriquer des plastiques, traiter les eaux usées et on en trouve entre autres dans la fumée de cigarette.

Devez-vous vous inquiéter ?

Depuis la nuit des temps, depuis que les humains ont découvert le feu, l’acrylamide a toujours fait partie, dans une certaine mesure, du processus de cuisson. Toutefois, voici le problème de l’acrylamide. Oui, il est potentiellement dangereux et il y a donc lieu de s’inquiéter, mais il s’agit surtout de savoir quelles sont les quantités auxquelles vous êtes exposés. Les personnes qui sont régulièrement exposées à l’acrylamide sur leur lieu de travail et qui en inhalent de grandes quantités risquent de souffrir de lésions nerveuses, de troubles du système nerveux et même de développer des cancers.

C’est la raison pour laquelle la science étudie désormais de plus près le lien entre l’acrylamide et l’ingestion quotidienne de café. Des études menées sur des animaux ont souvent démontré qu’une consommation excessive d’acrylamide peut provoquer des cancers. Mais il ne s’agit que d’études animales. Les humains métabolisent l’acrylamide différemment des animaux. Et, jusqu’à présent, aucune étude concluante n’a permis d’établir un lien entre la présence de cette substance chimique dans les aliments et le cancer chez l’homme. Cela dit, on ne peut toujours pas l’exclure. Des recherches supplémentaires sont absolument nécessaires.

Quelle quantité d’acrylamide contient votre café ?

Selon les statistiques, chaque Français consomme en moyenne environ 500 tasses de café par an. Mais la quantité d’acrylamide contenue dans une tasse varie considérablement. Une étude a examiné 42 échantillons de café, dont de l’ instantané et des substituts. Ils ont constaté que les substituts de café contenaient de loin le plus haut taux d’acrylamide, soit 300% de plus que le café fraîchement torréfié. En deuxième position, on trouve le café instantané, qui contient 100% d’acrylamide de plus que le café fraîchement torréfié. Il a également été observé que les niveaux d’acrylamide atteignaient leur maximum au début du processus de chauffage, puis diminuaient. Les grains de café clairs semblent contenir plus d’acrylamide que les grains foncés, qui sont torréfiés plus longtemps.

En outre, l’acrylamide ne se forme que lorsque les grains sont torréfiés, et non pendant le processus d’infusion à la maison ou dans un café, précise la FDA. Par conséquent, quelle que soit la façon dont vous le préparez, il n’y a aucun moyen de l’éliminer du café. Et, malheureusement, chaque fois que vous buvez une tasse, vous vous exposez à l’acrylamide.

Ne jetez pas tout de suite votre cafetière !

Devez-vous arrêter de boire du café ? Le secret réside encore et toujours dans la modération. En fait, même la caféine contenue dans le café peut être mortelle si elle est consommée à hautes doses. Et, bien sûr, des aliments tels que le pain, les pommes de terre ou les biscuits produisent également de l’acrylamide. On ne peut pas l’éviter. En fait, l’acrylamide est présent dans près d’un tiers de toutes les calories consommées quotidiennement par les Occidentaux. Mais en ce qui concerne le café, vous pouvez toujours réduire les quantités d’acrylamide que vous ingérez en choisissant du café préparé à partir de grains frais, foncés et bien torréfiés.

De plus, n’oubliez pas que votre tasse de café offre également des bienfaits importants pour votre santé. Ainsi, en boire pourrait réduire vos risques de développer certains cancers. Par ailleurs, une étude a démontré que les personnes qui augmentaient leur consommation de café de deux tasses par jour présentaient un risque réduit de 40 % de développer un cancer du foie. D’autres recherches ont démontré que la consommation de café réduit le risque de démence et peut vous protéger contre la maladie d’Alzheimer. Alors, n’hésitez pas, buvez une tasse de votre café préféré. Mais allez-y doucement et buvez-en peut-être un peu moins.

-Katherine Marko

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