Selon l’OMS, près de 60 millions de personnes souffrent du diabète dans la Région européenne. Cette maladie endocrinienne, caractérisée par des problèmes de production d’insuline et de résistance à l’insuline, était la 1e cause d’amputation et la 2e cause de maladies cardiaques en France. Chaque année, en Europe, le diabète cause plus de 477000 décès. Mais saviez-vous que vos contenants en plastique, vos cosmétiques et même vos planchers de vinyle pourraient doubler votre risque de développer le diabète de type 2 ?
Nous vivons dans un monde rempli de toxines, entourés en permanence de produits chimiques invisibles qui affectent notre santé et notre bien-être. Bien que leurs effets sur notre santé aient été étudiés depuis longtemps, des recherches récentes suggèrent que les phtalates pourraient être encore plus nocifs qu’on ne le pensait auparavant.
Les phtalates désignent un groupe de produits chimiques que l’on retrouve dans de nombreux produits de tous les jours, y compris (mais pas seulement) dans les fournitures médicales, les plastiques, les emballages des aliments, les parfums, les bougies parfumées et divers adhésifs. Ces produits chimiques sont là pour rendre les plastiques plus souples et stabiliser les couleurs et les parfums. Des recherches récentes, menées par des scientifiques de Harvard, ont découvert un lien important entre des niveaux élevés de phtalates dans l’organisme et les risques de genèse du diabète.
Aux Etats-Unis, selon le rapport des Statistiques nationales sur le diabète de 2017, 87,5% des adultes âgés de 18 ans ou plus qui ont souffert de diabète de type 2 étaient en surpoids ou obèses. Bien sûr, le lien entre l’obésité, l’inactivité et le diabète est connu depuis longtemps. Cependant, la disparité entre les chiffres démontre qu’il existe un autre facteur de risque qui contribue au développement de cette maladie. Les chercheurs affirment que la présence de phtalates pourrait être le chaînon manquant, car on estime que plus de 75% des personnes des Américains présentent ces produits chimiques présents dans leur corps.
Il est important de se rappeler que tous les phtalates n’ont pas le même facteur de risque en ce qui concerne le diabète. Selon un rapport publié dans la revue Environmental Health Perspectives, certains phtalates tels les phtalates de dibutyle (DBP) et le phtalate de benzyle butyle (BBP) sont responsables du doublement du taux de diabète chez les femmes ayant des taux élevés de marqueurs phtaliques dans leur urine, comparativement à celles présentant des taux plus bas. Ces phtalates précis sont utilisés dans les laques de finition, les adhésifs, les revêtements de sol en vinyle, les colles et les produits de calfeutrage.
Bien entendu, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer la corrélation directe entre l’exposition aux phtalates et le risque de diabète. Bien que de nombreuses études soient en cours pour solidifier ce lien, il peut être difficile d’isoler les facteurs environnementaux et le mode de vie d’un groupe témoin.
« Il s’agit d’une première étape importante dans l’exploration du lien entre les phtalates et le diabète », a déclaré dans un communiqué de presse Tamarra James-Todd, auteure de l’étude publiée par Environmental Health Perspectives. « Nous savons qu’en plus d’être présents dans les produits de soins personnels, les phtalates sont également présents dans certains types d’instruments médicaux et de médicaments utilisés pour traiter le diabète, ce qui pourrait également expliquer le taux plus élevé de phtalates chez les femmes diabétiques. Donc, dans l’ensemble, nous avons besoin de recherches supplémentaires. »
Comment éviter les phtalates ?
Malheureusement, vu les normes de production actuelles dans l’industrie du plastique et la prévalence des phtalates dans tous les domaines de la vie, il est presque impossible d’éviter complètement ces produits chimiques. Cependant, il existe quand même quelques mesures que vous pouvez prendre pour limiter votre exposition à ces produits et vous protéger, vous et votre famille.
Des choix alimentaires durables
Voici une bonne motivation pour faire la transition vers un régime alimentaire plus durable et plus complet. Commencez par limiter la quantité d’aliments transformés que vous achetez et augmentez votre consommation de fruits et légumes. Commencez à acheter localement des aliments qui sont souvent vendus dans des contenants de plastique, par exemple le miel.
Changez vos méthodes de stockage
Bien qu’il soit plus facile de tout simplement emballer vos restes dans du plastique, il existe bien d’autres façons de conserver vos aliments et de les garder au frais jusqu’à ce que vous soyez prêt à les manger. Essayez d’entreposer les aliments de façon durable, en utilisant par exemple des emballages alimentaires réutilisables en cire d’abeille ou des bocaux en verre. Il est également essentiel d’éviter de réchauffer les aliments dans des contenants en plastique, car cela favorise la contamination de votre repas par des produits chimiques.
Les produits de soins personnels
De nombreux produits de soins personnels très parfumés présentent souvent des niveaux élevés de phtalates. Essayez de passer à des produits étiquetés « sans phtalates » ou utilisez tout simplement des produits « sans parfum ». Mieux encore, essayez de confectionner votre propre savon et votre propre lotion pour les mains avec des ingrédients biologiques de source locale.
Les produits d’entretien
Il y a de nombreuses raisons pour arrêter d’utiliser des produits de nettoyage industriels dans votre maison. Ils sont chargés de produits chimiques, y compris de phtalates. Ces derniers sont particulièrement répandus dans les détergents pour lessive, les assainisseurs d’air et d’autres produits parfumés. Utilisez plutôt le savon de Castille pur, le bicarbonate de soude et le vinaigre comme produits de nettoyage et utilisez de l’huile essentielle de citron ou de lavande pour les parfumer.
-Susan Patterson