Si vous vivez en ville, ou même en banlieue, vous savez que la pollution est une chose avec laquelle vous devez vivre tous les jours. Bien que la pollution de l’air et les ordures qui traînent dans les rues constituent des menaces pour nous et notre environnement, il existe un autre type de pollution que vous ignorez peut-être : la pollution sonore. Selon les experts, le bruit auquel nous sommes exposés chaque jour en vivant dans des zones congestionnées peut endommager nos cœurs d’une manière que nous ne réalisons pas toujours.
Les menaces de la pollution sonore
20% des maladies en Europe, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sont causées par des facteurs environnementaux. Ces facteurs comprennent la qualité de l’eau, l’élimination des déchets, la pollution de l’air extérieur, la pollution de l’air intérieur et, vous l’avez deviné, la pollution sonore. Que l’on s’en rende compte ou non, les bruits inhérents à la vie en ville contribuent à notre niveau de stress et sont donc un facteur de maladies cardiovasculaires.
En fait, la Société européenne de cardiologie a constaté que « la pollution de l’air et la pollution sonore sont des risques pour la santé environnementale avec un impact considérable sur les maladies cardiovasculaires, qui sont la première cause de mortalité en Europe et tuent plus de 4 millions de personnes chaque année ».
La pollution sonore provient de plusieurs sources différentes. Dans une étude publiée en 2004 dans la revue Noise & Health, des chercheurs de l’Agence fédérale de l’environnement de Berlin, en Allemagne, ont déclaré que le bruit ambiant « persistant sur de longues périodes doit être considéré comme une source de détresse » pour les individus. Ces sources de bruit environnemental comprennent la circulation, les trains, la musique des bâtiments voisins, le bruit des voitures qui passent, les gens dans la rue, certains appareils électroménagers, les sirènes, les alarmes et bien d’autres choses encore. Ces bruits déclenchent immédiatement la réaction de combat/ fuite à l’intérieur du cerveau, ce qui augmente votre fréquence cardiaque, envoie des hormones de stress dans votre corps et perturbe généralement l’homéostasie que le corps recherche naturellement.
« Il existe de plus en plus de preuves que le bruit de la circulation aérienne et routière pourrait être lié à l’hypertension artérielle », a déclaré Stephen Stansfeld, professeur de psychiatrie à Barts et à la London School of Medicine, au journal The Guardian. « L’exposition au bruit des avions alors qu’ils sont à l’école est également liée aux troubles de la lecture chez les enfants », ajoute-t-il. Selon l’Université Cornell, même la pollution sonore à laquelle nous sommes exposés dans des bureaux ouverts augmente la production d’hormones du stress. Et le stress est depuis longtemps considéré comme un facteur important des maladies cardiovasculaires…
Comment s’en protéger vous protéger
Comme la pollution sonore provoque le stress, la gestion de la quantité de bruit à laquelle nous sommes exposés est une étape importante si vous désirez une vie plus saine. Pour y arriver, nous pouvons bloquer physiquement les sons et ainsi protéger nos maisons des bruits supplémentaires. Selon le Guardian, John Hilton, président de l’Institute of Acoustics du Royaume-Uni, suggère d’essayer « le double vitrage thermique pour les fenêtres donnant sur des rues bruyantes ». Un vitrage secondaire ou une vitre supplémentaire peuvent aider à réduire le bruit provenant des avions et de la circulation. Si vous partagez un mur avec des voisins particulièrement bruyants, songez à draper le mur de rideaux du plancher au plafond ; le tissu permettra d’absorber le son.
Les autres préoccupations liées au bruit ne proviennent pas de la circulation ou de voisins bruyants. Assurez-vous de protéger vos oreilles lorsque vous vous retrouvez dans des environnements bruyants, par exemple les boîtes de nuit ou les salles de concert. Limitez le temps pendant lequel vous portez des écouteurs. Les experts recommandent d’investir dans des écouteurs antibruit afin de pouvoir écouter votre musique à un volume plus faible, ce qui préservera l’intégrité de votre oreille interne.
Enfin, prenez le temps de vous déconnecter. Les techniques de relaxation, par exemple la méditation ou le yoga, peuvent se révéler très bénéfiques que cela soit pour les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires ou les autres. Ces 2 pratiques permettent à l’esprit et au corps de se détendre, ce qui nous ramène à l’état de calme et de détente dont notre corps a besoin.
Quelle que soit la façon dont vous choisissez de protéger votre santé et de gérer votre stress, n’oubliez pas de tenir compte de la pollution sonore. Elle est tellement permanente que nous pensons ne plus l’entendre, mais votre cerveau et votre cœur en sont profondément conscients, et le bruit peut vous tuer lentement.
Et vous, comment faites-vous face à la pollution sonore ?
—Megan Winkler