Si vous vous sentez mieux après avoir jardiné ou après avoir joué avec de la terre, vous devriez peut-être remercier les bactéries présentes dans le sol. Je ne suis pas en train de dire que le travail manuel ou le contact direct avec la nature n’a pas en lui-même un pouvoir apaisant. Il faut savoir que ces activités nous mettent en contact avec un type spécifique de bactéries dont le pouvoir à réduire l’anxiété et à améliorer le bien-être émotionnel a été démontré. Considérez ces bactéries comme une sorte d’antidépresseur naturel.
Mycobacterium vaccae, un type de bactérie présent dans le sol, favorise la sécrétion de sérotonine lorsqu’elle entre en contact avec le corps. La sérotonine est un neurotransmetteur fabriqué par le cerveau qui est principalement présent dans le tube digestif. Etant donné que la sérotonine remplit plusieurs fonctions dans le corps, un déséquilibre dans ce produit chimique peut entraîner une dépression, de l’anxiété et des troubles obsessionnels compulsifs. Les antidépresseurs appelés ISRS (inhibiteurs sélectifs de recaptage de la sérotonine) agissent en modifiant la quantité de sérotonine dans le cerveau. Voici quelques ISRS bien connus :
- Paxil ou Deroxat
- Prozac ou Fluoxétine
- Zoloft ou Sertraline
Si vous consommez les plantes et les herbes que vous cultivez dans votre jardin, il y a de fortes chances que vous ingérez en même temps quelques M. vaccae, même si vous pensez les avoir lavés à fond. C’est particulièrement vrai pour les végétaux crus tels que les ingrédients de salade ou les racines végétales consommées crues telles que les carottes. Il se peut que vous n’ayez même pas à toucher – encore moins à ingérer – des M. vaccae pour être de meilleure humeur. Il suffit que vous en humiez l’odeur dans l’arrière-cour ou lors d’une promenade pour que votre moral remonte.
Etudes chez les souris
Les études établissant un lien entre les M. vaccae et le bien-être chez les souris sont nombreuses. Dans l’une d’entre elles, les souris ont reçu des M. vaccae avant d’être soumises au test des labyrinthes : elles ont montré moins de signes d’anxiété et sont sorties du labyrinthe plus rapidement que les souris qui n’avaient pas reçu de M. vaccae. Les premiers essais ont duré trois semaines. Les essais finaux, sans bactérie, ont montré que l’action positive des M. vaccae persistait chez les souris près d’une semaine après la dernière administration. Plusieurs études ont indiqué que le niveau de sérotonine est plus élevé chez les souris ayant reçu des M. vaccae.
Patients cancéreux
Les patients cancéreux traités à la M. vaccae à l’Hôpital Royal de Marsden à Londres ont constaté une amélioration de leur bien-être émotionnel et de leurs fonctions cognitives. Même si la durée de survie générale est restée la même, il y a eu une amélioration de la qualité de vie.
Allez jouer par terre
Il se peut que le travail de la terre et le fait de jouer par terre aident les enfants à apprendre. Voilà une bonne raison pour que les parents créent des jardins avec leurs enfants et veillent à ce que leurs petits passent plus de leur temps libre dehors au lieu de jouer en ligne. C’est également un bon argument pour que les écoles incluent des séances d’exposition à la nature et de travail de la terre dans les activités récréatives et scientifiques. Les avantages ne sont pas uniquement intellectuels – les enfants qui grandissent à la ferme et qui passent plein de temps à l’extérieur et en compagnie d’animaux sont de loin moins susceptibles de développer des allergies ou de l’asthme dans leur enfance que les jeunes des zones urbaines ou suburbaines. Une étude publiée dans l’édition du 24 février 2011 du The New England Journal of Medicine en atteste.
Etude des allergies et de l’atopie
Environ 9 600 enfants âgés de 6 à 12 ans d’écoles primaires en Allemagne, Autriche et Suisse ont participé à l’étude. L’étude relève que « les enfants ayant grandi dans des fermes d’Europe centrale étaient protégés de l’asthme, de l’atopie et des allergies. Ces enfants étaient exposés à une plus grande variété de champignons et de bactéries environnementaux par rapport aux enfants du groupe de référence qui vivaient dans les mêmes régions ». Même si les chercheurs n’ont pas pu identifier les microbes qui protègent des allergies et de l’asthme de façon spécifique, ils ont pu identifier les « grandes familles d’espèces dans le taxon microbien » qui sont potentiellement responsables.
Revenez à la nature
Les preuves que l’exposition aux microorganismes du sol est bénéfique en elle-même sont solides. Qu’est-ce qui vient avant ? Est-ce le désir de sortir et de jardiner qui améliore notre humeur, ou est-ce le contact avec la terre qui remonte notre moral ? Probablement une combinaison des deux. Revenir à la nature sous toutes ses formes atténue le stress et nous permet de décompresser. Au bout du compte, la terre est bonne pour vous.
—Jane Meggitt
Jane Meggitt est diplômée de l’Université de New York et a travaillé en tant que rédactrice pour une grande chaîne de journaux du New Jersey. Ses travaux sur les animaux domestiques, les chevaux et la santé sont apparus dans des douzaines de publications, notamment les magazines The Daily Puppy, The Nest Pets, Horse News, Hoof Beats et Horseback.